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Linteau béton : Comment faire un linteau en béton ?
Le 16 avril 2025 ⏱️️ 8 min
Votre projet en béton

Le béton lavé est un matériau de construction de plus en plus prisé pour ses qualités esthétiques et fonctionnelles. Souvent utilisé dans les espaces extérieurs tels que les terrasses, les allées et les piscines, il se distingue par sa finition granulée qui offre un aspect naturel et élégant. Cette technique de bétonnage, qui consiste à laver la surface pour mettre en avant les agrégats, assure également une excellente adhérence et un drainage efficace.
1. À quoi sert un linteau en béton ?
1.1. Définition
Le linteau en béton armé est un élément structurel horizontal placé au-dessus d’une ouverture (porte, fenêtre, baie, etc.). Sa fonction principale est de reprendre et redistribuer les charges de la maçonnerie située au-dessus de cette ouverture vers les appuis latéraux, sans provoquer de déformation ni de rupture.
Ce type de linteau est indispensable dès lors qu’une ouverture affaiblit un mur porteur. Il agit comme un mini-poutre capable de transférer les efforts verticaux (charges permanentes et charges d’exploitation) vers les parties pleines du mur.
Le béton armé est particulièrement adapté dans les contextes suivants :
Rénovation : sur les chantiers où la pose de linteaux préfabriqués est difficile, voire impossible (dimensions non standards, accès restreint, intégration à une maçonnerie existante).
Portées importantes : lorsque les charges sont élevées ou que la largeur de l’ouverture dépasse les capacités des linteaux en bois ou en acier.
Contraintes techniques spécifiques : comme la résistance au feu, la durabilité ou la compatibilité avec les matériaux existants.
Dans ces cas, le coulage d’un linteau en béton armé in situ (sur place) s’impose comme la solution la plus fiable. Cette opération requiert une mise en œuvre précise : coffrage soigné, ferraillage conforme aux règles de l’art (notamment les normes Eurocode ou DTU), et respect des temps de séchage.
Bien qu’elle puisse sembler complexe, la réalisation d’un linteau en béton armé reste accessible à tout professionnel ou bricoleur averti, à condition de respecter les étapes avec rigueur et de se référer aux prescriptions techniques en vigueur.
2. Comment entreprendre la pose de linteau en béton ?
La mise en œuvre d’un linteau en béton suit un processus rigoureux, réparti en plusieurs étapes essentielles. Une exécution soignée garantit la stabilité et la durabilité de l’ouvrage.
Préparation du chantier :
Avant toute intervention, il est impératif de procéder à une préparation minutieuse :
Relevés dimensionnels : mesurez précisément l’ouverture pour déterminer les dimensions du coffrage (hauteur, largeur, épaisseur).
Mise à niveau : assurez-vous que le fond du coffrage soit parfaitement horizontal.
Découpe du coffrage : taillez les planches selon les dimensions de l’ouvrage, en prévoyant un dépassement pour un appui latéral suffisant (en général 20 cm de chaque côté de l’ouverture).
Préparez également l’ensemble des outils nécessaires (niveau à bulle, scie, marteau, clous, étais, huile de décoffrage, etc.).
Réalisation du coffrage :
Le choix du bois de coffrage est déterminant pour la qualité du linteau. Privilégiez des planches robustes, comme celles en sapin, résistantes à la pression du béton.
Étapes du coffrage :
Placez deux étais de chaque côté de l’ouverture, munis d’une barre transversale pour supporter le coffrage.
Fixez la planche inférieure (fond de coffrage) sur cette barre.
Positionnez ensuite la paroi verticale opposée afin de fermer le coffrage.
Vérifiez l’horizontalité et la rigidité de l’ensemble.
Alternative : Sur certains chantiers, il est possible d’utiliser des blocs linteaux ou parpaings en U, qui font office de coffrage permanent, tout en intégrant le ferraillage.
Mise en place du ferraillage :
Le ferraillage constitue l’ossature interne du linteau. Il assure sa résistance à la flexion et à la compression.
Préparation :
Appliquez de l’huile de décoffrage à l’intérieur des planches pour faciliter le retrait du coffrage.
Installez l’armature métallique en respectant un enrobage minimal de 2 cm, à l’aide de cales en plastique ou béton.
Stabilisez le ferraillage afin qu’il reste parfaitement en place pendant le coulage.
Armature typique :
2 filants inférieurs HA10
2 filants supérieurs HA6
Étriers espacés selon les charges (souvent tous les 20 à 25 cm)
Coulage du béton :
Deux options sont possibles en fonction du volume nécessaire :
Moins de 1 m³ : béton préparé à la bétonnière sur site.
À partir de 1 m³ : livraison de béton prêt à l’emploi par camion-toupie, solution plus rapide et efficace.
Conseils de mise en œuvre :
Versez le béton délicatement, à la pelle ou au seau, sans déplacer l’armature.
Répartissez-le à l’aide d’une truelle.
Vibrez manuellement le béton (en tapotant les coffrages avec un marteau) pour chasser l’air et optimiser sa compacité.
Lissez la surface supérieure avec une taloche ou une truelle pour une finition propre.
Décoffrage :
Le décoffrage s’effectue en deux temps :
Coffrages latéraux : peuvent être retirés après quelques jours (3 à 5 jours), selon la température et l’humidité.
Étais de soutien : doivent rester en place au minimum 21 à 28 jours, le temps que le béton atteigne sa résistance nominale (28 jours pour un durcissement complet).
Procédure :
Utilisez des outils adaptés (pied-de-biche, marteau de décoffrage).
Procédez avec précaution pour ne pas détériorer le linteau fraîchement formé.
Conseils de pro
Si les conditions de votre chantier le permettent, vous pouvez opter pour des blocs linteaux ou des parpaings de chaînage. Ces éléments, en forme de U, servent de coffrages permanents et sont spécialement conçus pour accueillir un renfort en acier. Un linteau monobloc peut également assurer cette fonction.
3. Erreurs fréquentes à éviter lors de la pose d’un linteau en béton
Même si la réalisation d’un linteau peut sembler simple en apparence, plusieurs erreurs courantes peuvent compromettre la stabilité et la durabilité de l’ouvrage :
Ferraillage mal positionné ou insuffisamment enrobé : un mauvais enrobage (< 2 cm) expose les armatures à la corrosion, réduisant la durée de vie du linteau. Un ferraillage mal calé peut également se déplacer lors du coulage, altérant la capacité portante de l’élément.
Coffrage non étanche ou mal aligné : un coffrage non rigide peut se déformer sous la pression du béton frais. De plus, toute fuite de laitance réduit la compacité du béton.
Dosage du béton inadapté : un béton trop sec ou mal dosé (en ciment, gravier ou eau) peut conduire à un affaiblissement structurel. Le dosage standard recommandé est de 350 kg de ciment/m³ pour un linteau classique.
Absence de vibration : ne pas vibrer ou tapoter le béton peut entraîner des bulles d’air ou des nids de gravier, affaiblissant la masse du linteau.
Décoffrage prématuré : retirer les étais trop tôt peut causer des fissurations ou même un affaissement partiel de l’ouvrage, surtout en cas de forte charge au-dessus du linteau.
Une planification rigoureuse et le respect des bonnes pratiques de mise en œuvre sont essentiels pour garantir la solidité et la pérennité du linteau.
4. Normes et références techniques à respecter
La pose d’un linteau en béton armé doit répondre à un certain nombre de prescriptions réglementaires et normatives pour garantir la sécurité et la conformité de l’ouvrage.
Principales références à connaître :
Eurocode 2 (EN 1992) : norme européenne de calcul des structures en béton armé. Elle définit notamment les règles de dimensionnement, d’enrobage des armatures, et les coefficients de sécurité à appliquer.
DTU 20.1 – Ouvrages en maçonnerie de petits éléments : ce document technique unifié français fournit les règles de mise en œuvre des ouvrages en maçonnerie, y compris l'intégration de linteaux coulés sur place.
NF EN 13670 : norme concernant l’exécution des structures en béton. Elle encadre la mise en œuvre sur chantier, le contrôle qualité, et les tolérances d'exécution.
Règles BAEL (ou Eurocode 2 pour les projets récents) : pour les calculs de ferraillage, les anciennes règles BAEL peuvent encore être rencontrées, mais elles tendent à être remplacées par les Eurocodes.
Il est recommandé de consulter ces textes ou de se référer à un bureau d’études structure pour tout projet soumis à des charges importantes, à une portée élevée ou intégré à un bâtiment soumis à la réglementation thermique ou parasismique.
5. Quel est le prix d’un linteau en béton ?
Le coût d’un linteau en béton dépend de plusieurs facteurs : le type de linteau (préfabriqué ou coulé sur place), ses dimensions, la complexité du chantier et les matériaux utilisés.
Linteau préfabriqué : plus rapide à poser, il coûte en moyenne entre 15 et 40 € par mètre linéaire, selon la section et le fabricant. Il est souvent utilisé dans les constructions neuves avec des dimensions standards.
Linteau coulé sur place : plus adapté à la rénovation ou aux ouvertures non standards, son coût est plus variable. Il faut compter :
Environ 100 à 150 € par mètre linéaire pour une réalisation artisanale incluant coffrage, ferraillage et béton (hors main-d'œuvre si vous le réalisez vous-même).
Jusqu’à 200 à 300 €/ml si l’opération est confiée à un professionnel (maçon ou entreprise de gros œuvre), selon la complexité et la région.
À cela peuvent s’ajouter :
Les frais de livraison du béton (en toupie à partir de 1 m³),
Le coût des étais, du coffrage (si non réutilisable),
Et éventuellement une étude structurelle en cas de doute sur la charge à reprendre.
En résumé, le linteau béton est une solution économique et durable, mais dont le prix peut varier sensiblement en fonction des contraintes techniques du chantier.
Conclusion
Le linteau en béton armé est un élément structurel clé dans la construction et la rénovation. Que ce soit pour une ouverture de porte, de fenêtre ou de baie vitrée, il garantit la reprise des charges de la maçonnerie supérieure tout en assurant la stabilité de l’ouvrage. Sa réalisation, bien qu’elle puisse paraître technique, reste accessible à condition de suivre scrupuleusement les étapes de mise en œuvre : préparation, coffrage, ferraillage, coulage et décoffrage.
Utiliser un béton de qualité, respecter les règles de l’art et s’appuyer sur les normes en vigueur sont autant de garanties pour un linteau performant, durable et conforme aux exigences structurelles.
- Le linteau béton supporte les charges situées au-dessus d’une ouverture dans un mur porteur.
Types : il peut être préfabriqué ou coulé sur place, selon le chantier.
Étapes clés : préparation du coffrage, mise en place de l’armature, coulage du béton, vibration et décoffrage.
Ferraillage : indispensable pour assurer la résistance à la flexion et à la charge.
Normes : se référer à l’Eurocode 2, au DTU 20.1 et à la norme NF EN 13670.
Prix : de 15 €/ml (préfabriqué) à 300 €/ml (coulé sur place par un pro), selon les cas.
Précautions : bien enrober les armatures, éviter le décoffrage prématuré, vibrer le béton, et utiliser un bois de coffrage adapté.