En France, le béton représente 1,8 % des émissions nationales de dioxyde de carbone. C'est le clinker, principe actif du ciment et produit fortement émissif, qui est en cause.

Bonne nouvelle : si le clinker est un composant indispensable du ciment, il peut quand même être en partie remplacé par des produits plus faiblement émissifs pour diminuer l’impact carbone du ciment. Quels sont-ils ? Permettent-ils une performance égale à celle du ciment classique ? Découvrez les réponses ci-dessous.

Substituts au clinker : le composants du ciment bas carbone 

Ciment décarboné : un matériau performant déjà normalisé

De multiples options de ciment bas carbone existent donc. L'enjeu majeur ? Leur performance. Ces produits doivent permettre une durabilité et une résistance égales à celles du béton traditionnel. Pour cela, le mélange réalisé pour composer le ciment – donc sa teneur en clinker, produit alternatif et autres composants – est crucial.

En Europe, ce sont les normes NF EN 197-1 et NF EN 197-5 qui fixent les conditions de mise sur le marché des ciments courants et bas carbone. Ces dernières détaillent notamment les compositions à respecter pour garantir cette qualité. Pour chaque type de ciment y sont indiqués la teneur en clinker – de 95 % pour le ciment Portland jusqu’à des pourcentages très faibles – et la teneur en autres matériaux de substitution (1).

Les dernières évolutions normatives permettent donc de réduire drastiquement la proportion de clinker dans les ciments, grâce aux substituts qu'elles admettent :

•            les laitiers de hauts-fourneaux ;

•            les cendres volantes ;

•            la fumée de silice ;

•            les argiles activées ;

•            la pouzzolane ;

•            le calcaire micronisé.

Notez qu’il existe deux autres substituts au clinker développés par l’industrie cimentière qui ne sont pas inclus dans les normes NF EN 197-1 et NF EN 197-5.

Le premier est le biochar. Il stocke le CO2 issu de la biomasse dont il est constitué, et ce de manière pérenne. Quant au second, il s’agit des argiles crues. Celles-ci ne sont pas chauffées lors de leur extraction et dégagent donc moins de CO2 que les autres produits à cette étape du processus.